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Cake day: April 25th, 2024

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  • Hum, je n’ai certainement pas dit “les femmes sont responsables”. Les femmes sont co-responsables, oui, parce que la société est construite en coopération par les hommes et les femmes. Oui, les femmes sont en partie responsables du patriarcat et de sa persistance, et ce pour des raisons logiques et rationnelles qu’il convient d’expliquer. Si on omet cet aspect en prenant une posture moralisatrice, on échouera forcément à améliorer le problème.

    Je rappelle que des femmes “choisissent” de porter le voile symbole de patriarcat et d’obscurantisme religieux, et que ce sont exclusivement des femmes qui pratiquent les mutilations sexuelles sur les petites filles par “respect pour la tradition”. Les femmes sont des agents plus ou moins consentants du patriarcat comme les hommes; en conséquence de quoi il est évident que le patriarcat est fabriqué et maintenu aussi par les femmes, et pas seulement parce qu’elles sont des pauvres victimes aliénées. Je rejette totalement l’attitude victimaire qui déresponsabilise les agents et en particulier les femmes – je pense que c’est d’ailleurs la seule attitude féministe. Par définition, si je dis que les femmes sont seulement de pauvres victimes impuissantes de la méchanceté des hommes, je reproduis le schéma patriarcal de l’absence d’agentivité des femmes…
















  • Voyons, un mec de droite qui a soutenu Sarkozy puis pensé être candidat pour “Alternative libérale”, un mec qui a été conseiller du dictateur géorgien Saakachvili et marié à la ministre de l’intérieur du dit dictateur qui a torturé des gens en prison, un mec dont la femme géorgienne a ensuite pris la nationalité ukrainienne pour entrer dans le gouvernement Iatseniouk à côté de ministres fascistes du Pravi Sektor, un mec qui est de toute évidence un agent de la CIA pur sucre… C’est quand même bizarre qu’on ne l’apprécie pas!




  • Ça dépend, j’ai l’impression qu’en Afrique francophone la première personne du pluriel est encore assez utilisée (ça dépend sûrement des pays). La transition existe depuis longtemps, par exemple “On n’est pas là pour se faire engueuler” (1954) : “Portez-vous bien mais nous on s’barre…” Dans les mémoires de Vidocq que j’ai lu récemment il me semble qu’il met aussi cette forme dans la bouche de quelques personnages qui parlent un argot quasi indéchiffrable.

    Le remplacement du “nous” par “on” et la simplification de la conjugaison/prononciation des verbes correspond à une évolution de fond de la langue en se rapprochant de l’anglais. Les gens accordent de moins en moins les adjectifs également à l’oral.

    Linguisticae avait parlé du sujet il y a quelques années.





  • Mais si les pauvres préfèrent gagner leur croûte en faisant ça plutôt que de tuer leur corps dans des jobs de merde, sous payés, épuisants physiquement bah c’est leur choix.

    Le souci c’est qu’on retombe immédiatement dans ce cas sur la légalisation de l’esclavage, parce que tu trouveras facilement des pauvres prêts à s’y soumettre plutôt que de crever de faim et qu’on peut le justifier parce que “c’est leur choix”.

    Le souci c’est de croire que l’individu est autonome et a le choix. C’est une conception (néo)libérale, rassurante et complètement fausse. L’individu n’est pas autonome, il n’existe que dans le contexte de la société, et il n’a généralement pas le choix sur la plupart des décisions qu’il prend, même s’il le croit : rien n’est plus dangereux que de se fier à ses intuitions ou ses ressentis.

    Et c’est d’ailleurs tout le problème avec la gauche moderne américanisée : elle est complètement centrée sur l’individu et son ressenti. Sauf que c’est justement s’abandonner aux conceptions philosophiques de l’ennemi de classe, toutes les conneries sur l’individualisme, les contrats entre égaux, le marché libre et toutes ces foutaises.